La fable du caméléon
Quand je te parle, je cherche à te séduire.
Malgré moi.
Je te regarde, je m’adapte à ton regard, à ce que tu ressens.
Je trouve dans ton regard la suite de mon discours.
Je m’adapte, je triture mon contenu et mon contenant pour capter ton attention, je m’éloigne de mon propre chemin.
Je mens.
En écrivant, je retrouve l’authenticité. Je pense à toi, mon lecteur, mais tu n’es pas là.
Quand j’écris, je suis seule Quand tu lis, tu es seul.
C’est dans mon intimité que j’écris, que je t’écris. C’est dans ton intimité que tu me lis, que tu lis.
Je ne te vois pas quand tu lis. Tu ne me vois pas quand j’écris.
Comme dans un tableau, tu verras dans mes pages ce que je n’y aurais pas nécessairement mis. Mon écriture deviendra ta lecture.